Extrait Il
glissa
la main droite dans la housse de la carabine et
l’affermit sur
la garde de l’arme rassurante. De sa main gauche, il
retira doucement
son couteau de chasse, un magnifique Bowie au manche de
corne, qu’il
planta dans la neige avec fermeté, à portée de main.
Quel que fût
l’ennemi, homme ou bête, il se sentait prêt et calme.
Depuis le temps
qu’il courait les bois en toute saison, par tous les
temps, des
rencontres inattendues, il en avait eu, des bonnes et
plus souvent des
mauvaises. Mais il était un chasseur du Grand Nord et il
n’avait donc
peur de rien ni de personne, il savait la mort inscrite
dans le grand
livre de la vie. Un jour viendrait qui serait le
dernier. Il s’y était
préparé de longue date.
Peut-être ce jour était-il arrivé?! S’il devait mourir, ce serait en brave, les armes à la main, comme avant lui des générations et des générations d’Indiens qui avaient vécu libres et fiers, et souvent étaient morts au cours de chasses ou d’autres combats pour la sauvegarde de leurs terres ancestrales. Un instant, il s’imagina auprès d’un feu, entouré d’enfants auxquels il aurait transmis sa foi en la vie, en son peuple, d’une femme qu’il aurait regardée avec amour, d’une maison… Cette idée lui arracha un pâle sourire qui tira douloureusement la peau de son visage. |
Ce qu'ils en ont dit * Lorsque
John Mac Dolan a débarqué à Shortfalls, une bourgade
flanquée aux
confins du Yuko (Canada), personne ne s’est intéressé à
lui, un peu
comme si son passé n’existait pas, ni son présent.
Néanmoins, il
faisait partie des légendes de la région depuis la
fameuse ruée vers
l’or et de laquelle les habitants feignaient avoir tout
oublié. Que
venait-il chercher?? Du métal précieux?? Des souvenirs??
Une quête à
réaliser??
De nombreuses années plus tard, Camille Dorchamp, hôtesse de l’air française, découvre une lettre d’un improbable shérif. Titillée par la curiosité, elle se lance à la poursuite d’un homme qu’elle n’a pas connu. Jean-Manuel Saëz signe ici son premier roman et nous emporte dans des paysages interminables pétris d’une neige épaisse. On songe forcément aux livres de Jack London et on espère y voir surgir Croc-Blanc, des traîneaux tractés par des chiens et des tavernes où l’alcool coule à flots. L’auteur a l’intelligence de s’écarter des poncifs et nous parle d’héroïsme, d’insouciance et d’oubli, tout en brossant un magnifique portrait de femme entraînée à errer dans des traces qui ne sont pas les siennes. André Metzinger, Bruxelles-Culture. *
Il commence comme un livre d'aventures du genre "Croc Blanc" où quelque chose d'approchant, avec des gros bras, des grosses bagarres, des brutes à l'allure patibulaires...mais ça n'est rien de tout cela !!! Dans une écriture fluide, l'auteur nous entraîne dans les méandres de l'esprit torturé d'un homme qui a fui la civilisation, ses turpitudes, ses désillusions et ses déception. Il retrouve dans cette fuite une vie naturelle, des amitiés indéfectibles, en un mot les vraies valeurs de la vie. Ayant tout quitté il a également coupé tous les ponts avec sa seule famille, ses enfants, qui le chercheront inlassablement jusqu'à le considérer définitivement mort jusqu'au jour où un évènement inattendu leur redonnera un espoir... Les descriptions des paysages sont absolument magnifiques. Les personnages sont attachants et on partage l'espoir de cet homme et de ses enfants de se retrouver après des années de solitude pour l'un et d'angoisse pour les autres. PILGRIM2009, Babelio *
Un histoire de culpabilité Etonnante la relation que j’ai eue avec livre j’ai lu en deux jours, l’auteur m’a très vite entraîné vers des contrées qui m’attiraient fortement quand j’étais adolescent : le Grand Nord, le froid, la neige, les trappeurs, les chiens, les loups, les ours, etc. Un monde dans lequel que je m’immergeais oubliant tout ce qui m’entourait. Récemment, j’ai voulu partager cette émotion avec mes petits-enfants, mais le temps et les modes ont changé, je ne parviens pas à leur mettre en main L’Appel de la forêt que je leur ai acheté tout spécialement. J’ai eu aussi l’occasion sur une page Facebook de dire tout mon attrait pour l’œuvre Jack London. Ce livre m’a aussi entraîné à Baie Saint-Paul où je suis passé lors de mon périple canadien en 2018. Ce roman, c’est l’histoire d’une culpabilité jamais digérée, une culpabilité éprouvée à tort peut-être… Un brillant avocat lyonnais disparait brusquement sans laisser aucun indice, ses enfants le recherchent en vain pendant de longues années. Sa fille ne croit plus à son existence, mais son fils garde un filet d’espoir toujours vivace au fond de lui. Un beau jour, un courrier parvenant d’un coin paumé tout au fond du Yukon canadien leur parvient, il est plus que laconique, il a été adressé par le sheriff de Shortfalls dans le Grand Nord canadien, sa fille hésite longtemps mais fini par répondre à l’invitation de l’expéditeur et part pour le bout du monde. C’est une aventure rocambolesque qui commence, pleine de rebondissements, impossible à évoquer sans prendre le risque de livrer des indices importants. Parallèlement l’auteur raconte l’histoire d’un trappeur qui s’est lié d’amitié avec un Indien qui lui a donné les clés de l’immensité blanche et glaciale. Ces deux récits vont peu à peu converger pour arriver au but qui n’était pas forcément celui qui était prévu. Cette histoire pleine de rebondissements, située dans un monde dont la magie a baigné mes lectures d’enfance, a ravivé en moi une certaine émotion, m’a rappelé Jack London, a aiguisé ma curiosité. Alors, j’ai jeté un œil sur la Toile pour comprendre comment un Lyonnais né en Afrique du Nord pouvait éprouver une telle attirance pour le Grand Nord. Et à ma grande surprise et avec stupeur, j’ai découvert que cette histoire avait certainement quelque chose à voir avec ce que l’auteur a lui-même vécu. Ce livre m’a décidément pris par la main pour me ramener dans les lignes que je lisais déjà avec passion quand j’étais adolescent et j’ai éprouvé un réelle compassion pour son auteur. Débézed, Critiqueslibres.com et mesimpressionsdelecture *
Né en Algérie dans une famille d'immigrés espagnols, Jean-Manuel Saëz est venu en France lors de l'indépendance de son pays natal. Après une carrière comme avocat au barreau de Lyon, il partage son temps entre la Bretagne et la Côte d'Azur. « J'ai découvert le camping du Dossen à Santec il y a 45 ans. Chaque année, j'y retourne en pèlerinage, pour mon plus grand plaisir. » Jean-Manuel a sa maison à Carantec « pour fuir la chaleur de Sainte-Maxime », mais surtout par amour profond pour la Bretagne. « Je m'y sens bien et j'y compte de nombreux amis. » Après un premier livre autobiographique, Un enfant de la brousse, qui évoque son enfance dans une Algérie en guerre, l'avocat a vu la retraite comme « un moment de coucher sur la feuille des idées », en mettant en valeur des paysages qui lui sont chers. Comparé à Jack London « Le long du Saint-Laurent, Baie Saint-Paul figure parmi les capitales culturelles du Canada. La ville se fait tour à tour festive, artistique, active et apaisante. » Le décor est planté, l'histoire peut débuter. « Quand John Mac Dolan est arrivé dans le grand Nord, personne n'a demandé qui il était ni d'où il venait. Si les pionniers ont exploré les lieux pour l'or, sa quête était autre. Qu'a-t-il trouvé ? Au moins une amitié réelle avec Méo, un autochtone indien. Une lettre reçue d'un improbable shérif du Yukon canadien va relancer Camille Dorchamp, hôtesse de l'air parisienne, à la poursuite d'un homme.» Elle et son frère ont perdu la trace de leur père, brillant avocat lyonnais, disparu brusquement sans laisser d'indice. L'auteur a mis deux ans à développer ce récit, qui sait tenir les lecteurs en haleine. « Certains, dans leurs critiques, disent retrouver l'atmosphère de Jack London. J'en suis flatté, même si je n'ai pas cherché ce parallèle.» Pour être publié, Jean-Manuel a choisi au hasard une dizaine d'éditeurs. « Trois n'ont pas réagi, trois ont répondu que leur ligne éditoriale ne correspondait pas. Les éditions belges M.E.O. ont été les plus motivées pour publler.» Une belle reconnaissance, depuis février, pour le premier roman d’un auteur inconnu. […] Baie Saint-Paul est une indication à découvrir aussi le rythme de belles phrases et de notre belle langue. Ouest-France. |
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