CE
QU'ILS EN ONT DIT
Avec Cendres,
son quatrième roman, Anne Duvivier livre un récit enlevé,
parfaitement maîtrisé, où alternent scènes cocasses et
drames familiaux.
Un trio féminin formé de Lila et Violette, deux sœurs, et
leur cousine Hélène, se rendent sur l’île d’Ischia au large
de Naples pour répondre au souhait de leur oncle ou père de
disperser ses cendres sur place où, apparemment, l’homme
n’avait aucune attache.
Violette et Lila ont, elles, perdu leur père quand elles
étaient très jeunes dans l’incendie de L’Innovation à
Bruxelles en 1967. Elles ont ensuite été prises en charge
par le frère du disparu qui vient de s’éteindre et dont les
restes calcinés vont être transportés dans la péninsule
italienne, bon gré mal gré.
À l’aide d’indices habilement distillés par l’autrice, comme
dans un roman policier, on comprend que des choses se
trament sous le fil de l’intrigue de départ et la seconde
partie du roman sera riche en rebondissements et
éclaircissements ; comme si les abysses familiaux étaient
sans fin, détenteurs d’un feu de secrets couvant sous la
cendre qu’un soudain événement au pouvoir déstabilisant peut
raviver.
C’est sur ce fond de faux-semblants, peu ou prou présents
dans chaque famille, que ce roman allègre est construit. Le
sol s’effondrera plus d’une fois sous les pieds du
personnage principal, Violette Lepage, une femme impulsive
et séductrice, qui tient, il semble bien, ces traits de
caractère de ses parents.
C’est ainsi le portrait d’une amoureuse de la vie, sous
toutes ses formes, qu’on lit dans cette aventure familiale
qui fleure bon l’Italie. À son retour de voyage, fort de ce
qu’elle aura appris sur son passé, l’héroïne repartira dans
la vie sur des bases plus solides et avec un horizon élargi.
Un roman à emporter dans ses bagages ou bien à lire chez soi
pour faire le plein de soleil et de bonne littérature.
Éric Allard, Les Belles Phrases.
*
Lila,
Violette et Hélène s’embarquent pour Ischia, une île dans la
baie de Naples. Objectif?: prendre quelques jours de vacances,
mais surtout disperser les cendres de Robert, le père de l’une
d’entre elles selon ses dernières volontés. Ce qui apparaît
dès le départ comme un trajet de toute sérénité se transforme
bien vite en moment fusionnel, qui les amène à se remémorer
des souvenirs lointains et communs, à revivre certains pans de
leur enfance et à réveiller des contradictions. Le temps qui
passe efface certaines douleurs, mais peut également réveiller
des cicatrices que tout le monde croyait refermées. Avec les
souvenirs qui remontent, les non-dits et les conflits leur
font cortège. Anne Duvivier signe un roman court qui se lit
d’une traite, servi par des dialogues saisis dans le
quotidien. «?Cendres?» est son quatrième roman.
Sam Mas, Bruxelles-Culture
*
Le
quatrième roman d’Anne Duvivier est un pur bonheur de
lecture de vacances, une divertissante commedia
all'italiana, puisque l’intrigue se déroule surtout à
Ischia, dans le bourg de Sant'Angelo.
L’auteure a imaginé une histoire assez rocambolesque où deux
sœurs, Lila et Violette, et leur cousine Hélène partent en
baie de Naples pour exaucer le vœu de Robert Lepage d’y voir
ses cendres dispersées.
Robert est l’oncle qui s’est bien occupé de ses deux nièces
après la mort de leur père Jacques, brûlé vif dans
l’incendie de l’Innovation à Bruxelles.
Sur place, rien ne se passe comme souhaité, mais les trois
femmes ne sont pas au bout de leurs surprises.
Enjoué, vif, fluide, le roman se lit vite et il y respire un
air – assez rare – de légèreté mâtinée de gravité. Les
scènes sont bien croquées et le suspense maintenu, car il y
a plusieurs coups de théâtre. L’air de fête et de
dépaysement comble le lecteur comme il trouble les
personnages.
L’écriture d’Anne Duvivier, en 22 chapitres, réussit à
donner consistance à cette histoire qui mêle secrets de
famille et entreprise délirante.
Le livre une fois refermé – il est bref –, un charme de
vacances éveille le lecteur à la vacance heureuse d’une
bonne villégiature italienne.
Philippe LEUCKX, Les Belles Phrases et NOS LETTRES
*
Il
ne faut pas confondre cendres et cendres, par exemple celles
du barbecue et celles provenant de l’incinération de l’oncle
Robert… Mais quelle idée ce dernier avait-il dans la tête
lorsque, dans son testament, il a désigné sa fille et ses
deux nièces pour disperser ses cendres au large de Naples??
C’est ce qu’Anne Duvivier (dont on avait apprécié Un amour
de psy) nous raconte dans Cendres, un récit époustouflant,
avec des rebondissements inattendus, sur fond d’histoire
familiale et des sautes d’humeur des trois cousines…
Guy Stuckens, Cocktail Nouvelle Vague.
*
À
la lecture du nouveau roman d’Anne Duvivier, son
quatrième, deux images me sont venues à l’esprit.
La première, celle d’une belle salade composée d’une
farandole d’aliments (raisins secs, cubes de fromage,
tranches de canard, tomates cerises, miel…) dégustée sur
une terrasse ensoleillée en contrebas de laquelle baignent
les eaux d’un lac; italien bien évidemment.
La seconde, celle d’une patineuse artistique enchaînant
avec brio une série de figures afin de composer un
programme ou l’on sent l’envie d’élever le niveau.
En effet, à la façon d’une cheffe à la cuisine généreuse,
l’auteure nous propose un roman mélangeant une série de
thèmes qui lui sont chers : les relations familiales, les
secrets de famille, un petit côté belge avec l’incendie de
l’Innovation à Bruxelles, les rencontres avec des
inconnus…
Le tout semble former une belle salade que l’on prend
plaisir à déguster en raison de sa générosité et de sa
diversité.
Sur l’histoire en tant que telle, je ne dirai pas
grand-chose de peur de lever un peu trop le voile sur
l’incroyable enchaînement d’événements, ceux-ci même qui
m’ont amené la métaphore de la patineuse artistique.
Le roman démarre avec, comme le laisse entendre le titre,
un voyage destiné à aller disperser les cendres d’un oncle
et d’un père sur l’île italienne d’Ischia dans la baie de
Naples. Ensuite, c’est une suite de rebondissements faits
de rencontres, d’imprévus, de révélations plongeant le
lecteur dans une passionnante et agréable lecture.
Je trouve qu’Anne Duvivier s’installe dans son chemin
d’écrivaine, d’une part avec le fait qu’elle n’a pas
changé d’éditeur comme cela avait été le cas pour les
ouvrages précédents, et d’autre part avec une écriture de
mieux en mieux maîtrisée et dont on sent qu’elle est
pratiquée sans craintes et avec plaisir. Pour preuve, elle
n’hésite pas à cultiver un certain humour un peu noir qui
donne un petit côté pétillant au récit.
En 105 pages, elle déroule son fil narratif et lorsque je
suis arrivé au bout, je n’ai eu ni la sensation de
longueurs, ni celle de moments précipités.
Pour résumer, si vous en avez marre de la grisaille, que
vous souhaitez avoir une impression de vacances
italiennes, courez à la librairie acheter ce roman,
servez-vous un bon verre et partez découvrir l’histoire
d’Hélène, Lila et Violette.
François-Xavier Van Caulaert , Blog Les plaisirs de
Marc Page
*
Cendres
est un court récit qui nous plonge dans les préparatifs
d’un voyage de deux sœurs, Violette et Lila, sur l’île
d’Ischia au large de Naples, afin de disperser les
cendres de leur oncle Robert. Hélène, la fille de ce
dernier, accompagnera le duo afin de respecter les
volontés mystérieuses du défunt. La raison du choix du
lieu est en effet assez énigmatique…
Nous sentons les tensions entre les filles dès leur
arrivée à l’aéroport. C’est qu’elles ont chacune un
tempérament bien différent et des blessures singulières,
mais elles sont également porteuses de l’empreinte de
leur histoire familiale mâtinée de zones d’ombre. Au fur
et à mesure de leur périple, leurs souvenirs émergent,
dévoilant les rivalités, les amertumes et les rêves
déçus.
[Violette] rejoint ses compagnes de voyage à
l’autre extrémité du pont.
– Madame joue sa cougar?! ironise Lila en désignant
l’Allemand resté au bastingage.
Violette n’est pas dupe. La remarque acerbe vise aussi
Sven, son amant de dix ans son cadet. L’homme
invisible, du fait de ses nombreuses missions à
l’étranger. Sa réponse fuse.
– D’autres préfèrent les croûtons rassis.
Jean-Philippe, le mari de la sœur, a presque l’âge
qu’aurait leur père. Un vieux qui a fait d’elle une
petite bourgeoise, villa quatre façades et golf le
week-end.
Le trait d’union entre les trois femmes?? Elles ont été
élevées ensemble par Robert, suite à la disparition
inopinée de son frère, le père de Violette et Lila. Une
mère absente n’en a rendu la présence de l’oncle que
plus importante. Vous y ajoutez quelques secrets de
famille dévoilés chacun à un membre différent et tous
les ingrédients sont présents pour obtenir une
systémique familiale soudée, mais un brin explosive. Les
piques fusent et les tensions sont palpables durant ce
séjour parsemé de quelques rebondissements.
Sous le couvert d’une comédie légère, Anne Duvivier nous
donne à lire une histoire de secrets de famille avec un
style simple et fluide jalonné toutefois de quelques
stéréotypes. Elle nous offre l’occasion de nous poser
une question intéressante?: quelle est la responsabilité
des enfants face aux bêtises des parents?? Comment
éviter les drames en cascade dans «?une lignée de
tarés?»?? Hélène, Violette et Lila sont très
différentes, mais elles se retrouvent toutes les trois
face au même choix, obligées de se positionner face à
l’imbroglio familial qui se dévoile sous leurs yeux.
Vont-elles s’effondrer, régler leurs comptes ou rester
soudées?? Pleurer à chaudes larmes ou lâcher prise??
C’est ce que l’histoire vous révélera…
Séverine Radoux, Le Carnet et les Instants.
*
Ses
trois héroïnes sont Violette et sa sœur Lila ainsi que
leur cousine Hélène, trois femmes dans la
cinquantaine, très différente par leur vie et leur
caractère.
Violette est celle que l'on remarque, elle est plus
vive, plus expressive, a plus d'humour. Pourtant, elle
a pas mal souffert dans sa vie. Elle a un amant plus
jeune qu'elle qui voyage beaucoup pour son travail.
Lila est plus discrète. Elle a un mari plus vieux
qu'elle.
Hélène a fait des études, elle a de l'argent, un mari
qui a une bonne situation.
Les deux soeurs ont perdu leur père dans l'incendie
d'un magasin "L'innovation" en 1958.
Le père de leur cousine vient de mourir. Son souhait :
que ses cendres soient dispersées à Ischia, une ile de
la baie de Naples et que les trois femmes soient
présentes.
Que cache ce souhait? Pourquoi dans cet endroit dont
elles n'ont jamais entendu parler?
Les trois femmes répondent positivement au souhait du
vieil homme et s'embarquent pour l'Italie.
Là, les secrets de famille vont exploser, les laissant
anéanties...
Une lecture courte, simple, qui emmène le
lecteur dans les méandres des secrets de famille bien
gardés.
Philippedester
dans blog livresd'auteurs belges
*
Quand
on enterre la génération précédente, on fait souvent voler de
la poussière poussée sournoisement sous les tapis, dans cette
histoire signée Anne Duvivier, Hélène, Lila et Violette en
font l’expérience amère, mais aussi heureuse.
Lila et sa petite sœur Violette reçoivent une lettre de leur
cousine Hélène qui les informe que son père, leur oncle
Robert, a demandé à être incinéré et que ses cendres soient
dispersées, en leur présence, au large de la petite île
italienne d’Ischia. Surprises par cette requête, les deux
sœurs acceptent cette invitation en forme de convocation
testamentaire. Elles ne peuvent refuser une telle mission,
surtout que leur oncle a été très présent dans leur vie quand
leur père a disparu dans l’incendie d’un grand magasin
bruxellois, il a alors joué le rôle du père et Lila et
Violette lui en sont fort reconnaissantes. En contrepartie,
elles, surtout Violette, aiment moins la cousine Hélène qui a
très mal accepté que ses cousines empiètent sur son terrain où
auparavant elle était seule et très choyée.
Les trois filles décident de remplir leur devoir de fille et
nièces, elles pensent que ce sera l’occasion de renouer des
liens familiaux plus chaleureux entre cousines et, au pire, de
passer une belle semaine de vacances sur cette île
méditerranéenne à quelques encablures de Capri. Le séjour se
déroule bien, les filles apprécient le soleil, la mer, la
cuisine et les personnes qu’elles rencontrent jusqu’à ce
qu’Alessandro fasse son apparition et révèle des informations
sidérantes, qui changent profondément la vision et l’opinion
qu’elles avaient jusque-là de leur famille et surtout de leurs
parents.
Avec ce court roman, Anne Duvivier évoque les difficultés qui
trop souvent perturbent la vie familiale et la bonne entente
au sein des fratries ou sororités. Dans son histoire, les
couples sont peu stables, se font et se défont, les pères ne
sont pas toujours ceux que les autres pourraient penser. Un
plaidoyer pour la vie familiale calme ou paisible ou plutôt un
réquisitoire contre la famille qui n’est que prétexte à
mensonges, tromperies et autres vilenies. Chacun lira ce livre
à sa façon, mais tous le liront avec intérêt et plaisir… sans
doute.
Pour ma part, je suis convaincu que toute la poussière qu’on
pousse sournoisement sous le tapis finit, un jour, par
ressortir en enrhumant beaucoup de monde et en générant bien
des douleurs et des rancœurs.
Denis Billamboz, Benzinemag.
*
Cendres
aborde la mission de trois femmes en Italie : répandre les
cendres d'un défunt. Deux d'entre elles – Lila (l'aînée) et
Violette –sont sœurs, la troisième – Hélène – est leur cousine
germaine. Leurs pères étaient frères. Et ce voyage a priori
anodin va se révéler plein de surprises.
Cendres offre une écriture qui claque, une plume
honnête qui ne s'embarrasse pas du superflu et va à
l'essentiel. Anne Duvivier garde le cap de son histoire de
famille chargée qui tient ses promesses au-delà de la mort.
Les trois quinquas ont des comptes à régler avec le passé et
leur présent : cela fouette et cela dégage, pour mieux
reconstruire.
Les personnages sont correctement campés, l'écriture d'Anne
Duvivier est alerte, drôle et accrocheuse. Je loue la capacité
de l'autrice à planter son décor, une atmosphère, à nous
proposer des femmes vives.s. […]
Philisine
Cave, blog.
*
Une
jolie découverte, un style fluide qui se lit facilement. (grasshopers,
Babelio)
Une
histoire agréable autour des secrets de famille […] Je vous
invite à découvrir ce roman. (pictures-51, Babelio)
Une lecture sympathique […]
L’écriture est assez soignée. ( Sicily, Babelio)
*
L’intrigue,
menée de main de maître, touche aux cendres comme on touche à
la vie quotidienne. La situation n’en paraît que plus vraie?:
«?La pièce est sombre. La table, jonchée de revues,
d’outils de jardinage, de vaisselle. Alangui sur une chaise
en rotin, un chat somnole. Par terre, des caisses empilées,
un tapis roulé. Des chaussettes sèchent sur la terrasse. Le
foutoir lui donne à penser que Paolo vit seul. Sans femme.
Elle ne voudrait pas qu’il se méprenne sur ses intentions,
d’autant qu’elle lui a promis d’aller boire un verre
ensemble. Aussi, elle va droit au but.?»
La vie est-elle cendres éparpillées ou à éparpiller
autrement?? La cendre aurait-elle une vocation utile cachée??
Utilisée subtilement, elle a ici parfois force d’humour. In
fine, c’est le cas de le dire, la cendre d’un barbecue
est-elle si différente de celle de ce qui reste de nos atomes
une fois les nôtres épanouis «?jusqu’au bout?» et même après??
La cendre peut-elle mener à la vie?? À l’intrigue?? À la prise
de conscience?? «?Si seulement elle s’était occupée de lui
des derniers mois de sa vie?! Égoïste. Elle a été égoïste.
Et ça la poursuit?».
Une situation, a priori ressentie dramatiquement, peut se
faire drôle, voire burlesque ou surréaliste avec la plume
parfois humoristique d’Anne?: «?Elle secoue le sachet pour
tenter de chasser un reste de cendres qui adhère au
plastique, puis saisit sa brosse à dents et avec le manche
de celle-ci parvient à ses fins. Pour ce qui est des cendres
du barbecue qu’elle rajoute ensuite, elle ne fait pas tant
de chichis, elle y va avec son doigt, L’opération terminée,
elle secoue vigoureusement la boîte à thé?».
Et si tout cela nous rappelait ce «?Life is short?»
repris dans le roman??
À lire entre prétexte à vacances ou avec philosophie?? Sans
doute un peu des deux.
Mais dans la danse des cendres, les pas sont-ils bien ceux que
l’on croise?? Quand sommes-nous morts ou vivants??
Dans tous les cas de figure, l’intrigue renaît de… ses
cendres?!
Et quel plaisir de trouver dans un tel contexte la parade à
l’acceptation avec quelques vers célèbres?: «?Mon enfant,
ma sœur, songe à la douceur… Là tout n’est qu’ordre et
beauté, luxe, calme et volupté?», Anne citant, notamment
Baudelaire entre ses mots.
Cendres éparpillées ou secrets dévoilés?? Reste à voir pour
les secrets. Et… peut-être aussi pour les cendres?? Qui sait?!
Patrick Devaux, Reflets Wallonie-Bruxelles.
*
«
?Cendres?», c’est une histoire truffée de secrets. De vrais
secrets, ceux dont il est interdit de parler. Sauf quand
l’histoire est finie. Quand elle se réincarne dans ceux qui
en héritent.
«?Cendres?», c’est ce que nous jetons à la mer pour vivre
enfin.
Les mots d’Anne Duvivier sont chargés de soleil. De soleil et
d’amertume. Mais de rires aussi. Et des clameurs d’une Italie
ensorcelée par l’été.
Le pitch, au départ, est léger ou presque?: Lila, Violette et
Hélène partent à Ischia, une île de la baie de Naples, pour
bronzer bien sûr, mais aussi pour disperser les cendres de
Robert. Conformément à sa dernière volonté. Après une vie bien
remplie.
Les voyageuses, Robert les a, toutes trois, regardées grandir.
Ils les a choyées, elles l’ont aimé. Il fut le père d’Hélène
et l’oncle tendre et bienveillant de Lila et Violette qui ont,
elles, poussé sans papa. Mais qui était Robert?? Un héros
évidemment, un homme lumineux, généreux… encore que… Et
pourquoi s’intéressait-il tellement au destin de ses nièces??
Et les mères?? Mais que faisaient-elles au fait, les mères??
En une centaine de pages, Anne Duvivier entremêle les destins
des membres de cette famille et raconte avec l’humour décapant
qui traverse toute son œuvre, la tendresse, les frasques, les
transgressions, les trahisons qui émaillent leur parcours. Les
ébats inavouables, les passions clandestines et l’amour
translucide porté aux petits.
L’art d’Anne Duvivier, c’est de parler des tabous, de ce qui
ne se raconte pas ou alors bien plus tard, avec une gouaille
jouissive. Elle affectionne les pieds de nez aux
bien-pensants, aux frileux, aux bégueules.
Sa tendresse pour l’humain dévale chaque page. Vous prend aux
tripes. Et vous envoie un jet d’air frais en pleine figure. Et
quand il est difficile de pardonner, ou, plus complexe encore,
de se pardonner, ses personnages sombrent parfois dans un
Alzheimer bienvenu.
Cendres, c’est un joyeux tintamarre émotionnel. Qui, à en en
croire l’auteure, ne serait en rien lié à sa pratique de
psychothérapeute.
Cendres, c’est un récit qui swingue autant que Mama Mia.
Depuis que j’ai refermé ce roman, la musique d’Abba ne me
quitte plus.
Colette Frère, Le Non-Dit
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