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Claire Ruwet


 
Claire Ruwet conte, chante et anime des ateliers d’écriture (Le Chant des mots). Elle a publié un récit de vie, Blanc foncé, et un recueil de poèmes, Mon présent est ailleurs.


Evelyne Wilwerth

Miteux et magnifiques
Illustration de couverture :
peinture de
© Béatrice Graulich-Vandeputte.

LA  FEMME  MOSAÏQUE


Roman, 2014
116 pages.
ISBN: 978-2-930702-80-3
14 EUR


Éliane, mosaïste et déjà grand-mère, doute d’elle-même, du sens de sa vie, de son art. Ses enfants sont partis. Elle a perdu le sommeil et l’inspiration. Son couple s’effiloche. Un acci­dent, un hasard et elle s’envole seule pour Escadaldra, afin de s’y nourrir de l’architecture du maître de la mosaïque.
Dans la ville inconnue se réveille un amour de jeunesse. Éliane retrouvera-t-elle la trace de Pedro au milieu de cette cité anonyme où les sirènes en 3D sont plus abondantes que l’eau potable ? Elle croisera sur sa route une adolescente et une jeune mère. Que lui révéleront-elles ?
Un premier roman remarquablement maîtrisé, qui parle au cœur, avec un ton juste de la première à la dernière ligne. Inspiré de l’univers de Gaudi, il déploie une atmos­phère futuriste et intimiste à la fois. Fantaisie, sensualité, pro­fondeur, jalonnent les chemins incertains du désir et de la création.

e-book
8,99 EUR




Extrait


Une vieille chanson des années quatre-vingt s’échappe de la radio. Éliane plonge dans les souvenirs liés à la voix qui plane au milieu des saxos. Ses doigts se figent. Raides et froids. Sa tasse de café s’écrase au sol, répand une marée noire sur la vaisselle brisée. La vague pousse une écume blanche puis vient mourir dans la poussière de ciment.
Elle se lève pour l’éponger. Une douleur dans le genou interrompt son élan. À quoi bon ? Debout, elle regarde le jardin. La lumière peine à émerger de ce petit matin d’hiver. Même la neige ne tombe plus. Un parfum de sapin du Nord remonte le cours des années, se faufile dans la faille ouverte par la musique. Elle le chasse très vite.
Le saxophone laisse place aux informations : « Encore un assaut de clandestins hier à Escadaldra. L’armée a tiré. Une foule de réfugiés climatiques se pressent sur les côtes du vieux continent. »
Éliane soupire, déconnecte la radio de sa borne por­table. Dans sa forge, Hector bat le fer à grands coups sur l’enclume. Le moteur de la soufflerie ronfle. Elle pourrait descendre se réchauffer auprès de lui. Mais elle reste dans son atelier, immobile. Devant elle, les arbres nus. Le froid lui gèle les os. Elle ne sent plus ses mains, souffle sur ses doigts pour les réchauffer. Les morceaux de carrelage brisé gisent, épars, sur le sol, au lieu d’être rangés par couleur dans les tiroirs. Ses mosaïques restent inachevées. Une arabesque interrompt sa course sur le pourtour d’une table ronde. Au mur, des traits au crayon tracent des nervures qui déjà ne l’inspirent plus. La poubelle déborde de croquis échoués. Elle n’a pas le coeur à poursuivre ni à démarrer du neuf aujourd’hui. Pas plus que les jours précédents. La couleur des tesselles est trop terne. Avec sa marteline, elle ne trouve ni la bonne position, ni le geste juste, ni l’endroit où casser le marbre de façon nette.



Ce qu'ils en ont dit


La vie par les petits bouts
Passionnée par les mots, l'écriture, le chant, et par le partage de ces passions avec le public, Claire Ruwet livre son premier vrai roman, après des contes, récits et poèmes inspirés davantage par son vécu personnel. Elle y retrace un moment d'existence particulièrement crucial pour Eliane, une artiste mosaïste en panne d'inspiration. Jeune grand-mère dont les enfants ont quitté la maison, elle voit aussi son Hector de mari, forgeron d'art, mangé par son métier et de plus en plus détaché d'elle. Désemparée par le double vide qui s'ouvre dans sa vie et inspirée, semble-t-il, par le voyage d'Hippollène dans L'arbre sans fin, le conte de Claude Ponti qu'elle lit à ses perits-enfants, l'idée d'une évasion lui trotte en tête. Vers l'énigmatique et néanmoins espagnole Escadaldra, pour y passer un séjour « en amoureux » avec Hector et « afin de s'y nourrir de l'architecture du maître de la mosaïque ». Hector prétexte un surcroît de travail et c'est toute seule qu'Éliane « s'envole » (ces guillemets ne sont pas innocents) pour cette Escadaldra où tout semble hanté par l'inspiration barcelonaise de Gaudi. Descendue d'une capsule de vol, et puis d'un fuseau solaire, elle gagne le centre de la ville où elle vivra plusieurs rencontres qui, peu à peu, contribueront à la reconstruire. Et particulièrement les retrouvailles miraculeuses avec Pedro, un amour de jeunesse, qui se concluent, sans lendemain, dans un lit d'hôtel. Fin de ce voyage aux confins de deux mondes entremêlés. L'un
résolument marqué par les fantasmes du désir, de la solitude, de la nostalgie, et ouvrant le chemin où la femme mosaïque rassemble les « petits bouts » de sa vie pour lui trouver son sens. Tout comme les tesselles multicolores ne deviennent signifiantes que dans leur ensemble. Et l'autre monde, celui d'un quotidien plus ardu, que cette mosaïque finit par enchanter à nouveau.

Ghislain Cotton, Le Carnet et les Instants.

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Ce roman est teinté de science-fiction. En ce pays, en cette époque, on porte des enjoliveurs de seins, on utilise des aérosols à hormones ; on voyage en fuseaux solaires ou en capsules préprogrammées ; on ne conserve plus les livres des années précédentes. Les préoccupations écologiques sont présentes et on lutte contre les clandestins.
L’écriture de Claire Ruwet semble s’apparenter à une démarche que Françoise Parturier avait jadis tentée dans ce qu’elle appela « roman flash », c’est-à-dire un 
« refus de l’analyse, de la description, de la formule, de la jolie phrase longtemps posée »*. Ce sont donc des actions qui se succèdent, ligne après ligne, donnant priorité aux verbes, insufflant une forme de rapidité à un récit qui ne s’embarrasse guère de détails inutiles.
L’histoire elle-même est simple, voire ténue. Éliane, mosaïste, est mariée à Hector, artisan forgeron, son « homme-salamandre ». Ils forment un couple en pleine crise de routine. Elle part à la recherche de Pedro, son « homme-loup », amant de jeunesse disparu voici maintenant quarante ans, malgré qu’ « entre eux, il y a tout cet espace-temps infranchissable ».  On la voit « tiraillée entre un corps affamé et une tête qui lui faisait non. Et le cœur écartelé au milieu ». On l’entend se définir : « Je ne suis qu’un fragment […] imbriqué parmi d’autres fragments d’une mosaïque en mouvement, […] sans pouvoir sur ce qui s’est passé avant et sur ce qui viendra après ».  Du doute à l’espoir et vice-versa, elle cherche cependant des traces qui la mèneraient sur une piste, tout cela sur fond musical du groupe Sade et visuel des architectures extravagantes de Gaudi.
 Son séjour à l’étranger se déroule par petites touches, moments éparpillés comme les tesselles qui composent une mosaïque. Quelques rencontres, des problèmes du quotidien à résoudre, une obstination inquiète en forment le dessin, en quelque sorte une spirale qui emporte le personnage vers un face à face avec son passé. Reste au lecteur à se laisser mener, page à page, là où se dénouera la fin de cette quête, réparatrice ou libératrice, ressourçante ou décevante. Ni véritable roman d’anticipation, ni bluette sentimentale, le livre de Ruwet est un portrait morcelé de femme habitée par des désirs, une parabole de la déculpabilisation.
* Françoise Parturier, « Le plaisir donne sur la cour », Paris, Presses Pocket, 1968, p.9

Michel Voiturier, Reflets Wallonie-Bruxelles


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Eliane est mosaïste et son cœur est disséminé en tesselles : la villa Picaflores, la ville d’Escadaldra, Hector, Pedro, Esperanza, Marisol…
Licenciée en arts du spectacle, Claire Ruwet a sorti un récit Blanc foncé en 2007 et un recueil de poèmes en 2009 Mon présent est ailleurs ; La femme mosaïque est son premier roman. Elle anime des ateliers d’écriture, des spectacles de contes pour enfants.
Nous sommes en l’an … (dans le futur) : les transports se font en fuseau solaire, en capsule solaire, mais le progrès n’a pas que des avantages : restriction d’électricité, d’eau…
Eliane se sent en panne dans son métier de mosaïste : l’inspiration lui fait défaut. Son mari Hector se laisse absorber par son métier d’artisan forgeron ; le couple bat de l’aile. Eliane décide de changer d’air, quitter provisoirement le cocon, les enfants, les petits-enfants pour se ressourcer. Elle se rend à Escadaldra et rêve dans le quartier de Picaflores. Là, elle se souvient de Pedro pour qui elle s’est enflammée il y a quarante ans Esperanza et ses enfants lui redonnent goût à la vie. Marisol la booste dans son travail et l’inspiration revient. Et Pedro reviendra-t-il ? Mais Hector compte beaucoup, lui aussi.
Une profusion de couleurs chatoyantes agressent agréablement le lecteur. Le futur fait rêver mais aussi il fait réfléchir : pénurie d’énergie… L’architecture baroque virevolte le lecteur dans une spirale créatrice. Un roman inclassable mais qui ne laisse pas le lecteur indifférent.

Ddh, critiqueslibres.com


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« La Femme mosaïque ». L’histoire d’une femme face au doute.
Claire Ruwet fait partie depuis 1999 de la Table d’écriture littéraire de Marche-en-Famenne née dans les locaux de la bibliothèque provinciale locale. Après Blanc foncé et Mon présent est ailleurs, elle vient de faire paraître La Femme mosaïque qui nous conte l’histoire d’Éliane, mosaïste et déjà grand-mère. Éliane doute d’elle-même, du sens de sa vie, de son art. Ses enfants ont quitté le nid familial. Elle a perdu le sommeil et l’inspiration. Son couple est à bout de souffle. Un accident, un hasard et elle s’envole seule pour Escadaldra afin de s’y nourrir de l’architecture du maître de la mosaïque.
Dans cette ville inconnue, se réveille un amour de jeunesse. Éliane retrouvera-t-elle la trace de Pedro au milieu de cette cité anonyme où les sirènes en 3 D sont plus abondantes que l’eau potable? Elle croisera sur sa route une adolescente et une jeune mère. Que lui révéleront-elles?
Ce roman parle au cœur, avec un ton juste de la première à la dernière ligne. Inspiré de l’univers de Gaudi, il déploie une atmosphère futuriste et intimiste à la fois. Fantaisie, sensualité, profondeur jalonnent les chemins incertains du désir et de la création.
Un livre mais aussi un spectacle
Claire Ruwet écrit mais est également conteuse et chanteuse. C’est ainsi qu’elle prépare actuellement un nouveau spectacle mélangeant chant, textes et musique basé sur son livre La Femme mosaïque. Ce spectacle est mis en scène par Émile Hesbois avec Ivanis Ialiprete, guitare, Frédéric Williaume, clarinette, flûte traversière et percussions, et Claire Ruwet, texte, conte et chant.

R.E., L'Avenir


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Claire Ruwet vient de publier son troisième livre. Un roman, cette fois. Un roman de femme où l’amour et… la mosaïque jouent un grand rôle.
Claire Ruwet habite Schaltin. Elle est née en 1967 et est licenciée en communication appliquée. Pendant 20 ans, elle a travaillé au sein de diverses associations d’éducation permanente et ONG. Depuis 2007, elle développe une carrière artistique autour de l’écriture et du chant sous forme de spectacles, voyages sensoriels, contés et chantés, animations d’ateliers d’écriture, etc.
Elle aime mélanger les disciplines artistiques. C’est une artiste doublée d’une poétesse et d’une romancière.Après Blanc foncé, un récit de vie, et Mon présent est ailleurs, un recueil de poésie, elle vient d’éditer son troisième livre, La femme mosaïque. Elle l’a présenté au cours d’une soirée où se sont retrouvés, à ses côtés, sa famille, ses amis, son éditeur, Gérard Adam etc.
Le livre a mûri dix ans. Le titre est à lui seul une question. Qu’est-ce qu’une femme mosaïque? Le travail d’écriture est inspiré de l’univers de Gaudi.
On y suit l’auteur, dans un voyage souvenir, un voyage retour aux sources.
Le roman est une sorte de grande quête vers l’amour. Voilà un coin du voile levé. À vous, lecteurs de découvrir la suite.

En livre, mais aussi en spectacle
Dans une mise en scène signée Émile Hesbois, Claire Ruwet présentera, le 3 mai à 20 h, à la Maison des jeunes de Hamois, un spectacle pour adultes, tiré du roman La femme mosaïque.
Musique, chant et théâtre y auront leur place. L’écrivaine le jouera (et le chantera) sous la musique du guitariste Ivanis Ialiprete et du saxophoniste Frédéric Williaume. Elle sera aussi présente, le 30 avril à l’accueil extrascolaire pour la lecture en mouvement, dans le cadre de l’opération «Je lis dans ma commune» où elle proposera une animation contée.
Un mot de la peintre, Béatrice Graulich, auteure de la couverture du roman. Elle a réalisé un corps de femme stylisé, anonyme, sans yeux, baigné de couleurs chaudes et tendres. Comme l’ambiance du roman, il évoque la passion.


Michel Motte, Vers l’Avenir


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Interview sur MUST-FM







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Une femme en quête de sens, d’unité…

Dans la Femme mosaïque de Claire Ruwet, nous suivons la rébellion d’une épouse contre tout ce qui fige et annihile, éparpille, dilue. L’inspiration, les aspirations…
Voici un petit livre simple mais attachant, émouvant. Curieusement transposé dans un futur indéterminé mais pas très lointain, dans une géographie inventée mais qui sent le sud de la France et la Catalogne. Un moment de remise en question pour une femme arrivée à la croisée des âges. Déjà grand-mère mais pleine d’appétits encore.
Éliane, une mosaïste, un jour, échappe à un accident (ou un attentat ?). D’avoir frisé la mort la fait réfléchir. Et se découvrir un peu morte déjà. Négligée par un mari, Hector, qui fut un bon compagnon mais qui cumule les activités (alimentaires et artistiques) et ne partage quasi plus ses nuits. Submergée par une vie qui s’étiole, se fane, se décolore. Non, ses quatre enfants déjà élevés et ses petits-enfants, la routine de la vie ne lui suffisent plus. Elle veut être encore vue, touchée, rêver, réaliser.
Le voyage. Comme mise en abyme de l’aventure, du renouvellement, des rencontres. Elle le propose à Hector qui refuse, ne mesure pas… Elle file. Direction Escadaldra, une métropole dont la silhouette évoque la Barcelone de Gaudí. Et ne revient pas. Pas de suite. S’attarde. Croise des gens, s’attache, partage. Se nourrit, puis nourrit à son tour. En compagnie de jeunes gens qui la ramènent à la transmission du savoir, au sens. Jusqu’à vouloir renouer avec un amour perdu, Pedro.
Le récit est bien écrit. Vif, enlevé. On suit avec intérêt les pérégrinations d’Éliane. D’autant qu’elle nous propose un miroir qui nous interpelle quasi tous et toutes, peu ou prou. Celui du retour sur soi. De la digestion du passé du présent, de l’avenir. Des interrogations sur les choix, les carrefours de l’existence :
Je ne suis qu’un fragment, se dit-elle, imbriqué parmi des milliers d’autres fragments d’une mosaïque en mouvement, comme la file des cyclistes aux lampions, sans pouvoir sur ce qui s’est passé avant et sur ce qui viendra après. La vie me façonne et si le sens de l’œuvre m’échappe, les tesselles qui m’entourent me rejoignent parce qu’elles s’emboîtent le long d’un de mes bords, partageant une même fêlure. Sans elles, je ne suis pas une œuvre achevée. Si je disparais ou qu’on me change de place, l’œuvre sera différente.
Retrouvera-t-elle le fil d’une autre vie, évanouie sans qu’elle comprenne vraiment pourquoi ? Tournera-t-elle le dos à son passé pour renaître et se réinventer ? Ou rentrera-t-elle dans le rang, harcelée par ses proches ? Ou alors encore… ?

Philippe Remy-Wilkin, Karoo


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Émission "Le Prime", MUST FM.



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D’une plume alerte, rapide et variée, Claire Ruwet suit sur quelques mois la vie d’une femme que l’on pourrait, après la romancière Marie NDiaye, qualifier de « puissante » bien que la tonalité, le décor géographique et humain soient bien différents de ses romans. Elle suit le quotidien d’Eliane, épouse et mère tranquille, passionnée par son activité de céramiste, qui passe par une crise normale de la maturité plus souvent manifestée par les hommes, comme un besoin de pause, de changement pour retrouver l’élan affaibli de la jeunesse. Avec l’accord des siens compréhensifs, elle part à Barcelone sur des retrouvailles avec sa première vocation toujours bien vivante mais aussi avec un amour brutalement interrompu, qu’elle retrouve in extremis – dans un milieu d’amitiés hippies. La fin de l’histoire reste ouverte mais la moralité, si l’on peut employer ce terme pour un roman tranquillement et discrètement amoral, est que la femme est supérieure existentiellement à l’homme parce qu’elle est plus souple, multiple, capable d’affronter seule les douleurs et les aléas de la vie.

Michèle Duclos, Poésie Première


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Interview par Marilena Di Stasi sur Radio-Alma Brussellando le 3 juin 2014.









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LA FEMME MOSAÏQUE de Claire Ruwet m’a d’emblée rappelé Alice et l’homme-perle de Valérie Cohen, également paru en début d’année 2014. Éliane, comme Alice, est à la recherche d’un homme de son passé, un « homme-loup », dont le souvenir l’a poursuivie des années durant. Elle laisse derrière elle sa famille – mari, enfants et petits-enfants –, le temps d’un voyage en Espagne et d’un retour en arrière. Dans un style vif et dialogique, Claire Ruwet raconte les rencontres qui s’ensuivent et participent à la reconstruction intérieure de son héroïne.
L’originalité du roman tient sans doute à l’univers futuriste déployé en tant que cadre du récit. Ce monde en grande partie virtualisé et modernisé semble dans la lignée du nôtre, tout au plus accentué ; il étonne donc par certains termes (le métro est devenu un fuseau solaire, et les cartes postales véhiculent des senteurs ou des goûts, en plus des images, pour ne citer que ces deux exemples), sans dépayser tout à fait. Le contraste avec la profession de mosaïste d’Éliane et de ferronnier de son mari est encore accentué dans un tel contexte et nous les rend tous deux plus proches. Une grande sensualité les caractérise, un besoin de travailler les matières, de toucher les choses et les gens. Enveloppante, l’écriture de Claire Ruwet transmet cette sensualité par l’attention aux sensations et aux gestes, ainsi que par la sollicitation de l’ensemble des sens du lecteur : la mosaïque est par exemple autant évoquée par ses bords coupants qui viennent abîmer les mains que par ses couleurs ou l’harmonie de ses formes, suscitant le souvenir d’un moment au bois, riche de senteurs, de goûts et d’odeurs.
Un roman féminin sensuel.

Mina Merteuil, monsalonlitteraireblogspot.
http://monsalonlitteraire.blogspot.be/2015/04/la-femme-mosaique-claire-ruwet.html



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Claire Ruwet est en quelque sorte aussi une femme mosaïque, son parcours de vie est très diversifié, telles une mosaïque, cela vaut la peine d'aller jeter un oeil sur son site : http://www.tole-ruwet.be/ruwet.htm.
Son livre "La femme mosaïque" est très plaisant à lire, Claire nous conte l'histoire d'Eliane, ses secrets, ses questionnements, sa recherche d'un amour d'antan, sa vie avec Hector son mari forgeron, son métier qui est aussi une passion, la mosaïque, elle en parle avec des mots colorés comme les matériaux qu'elle utilise pour ses créations. Mais, voilà, Eliane est à court d'inspiration, son couple est devenu habitude, ses enfants sont partis, tout cela lui donne envie tout à coup de partir un moment pour se retrouver.
Elle fait des rencontres, retrouve son amour d'antan et se rend compte finalement que sa vie est avec sa famille, elle retrouve le goût de créer. L'action se situe dans un monde futuriste ou l'on utilise pour voyager des "fuseaux solaires", des "capsules de vol".....
C'est un petit livre de 112 pages, léger mais non sans profondeur.
La page de couverture est magnifique, une peinture de Béatrice Graulich-Vandeputte. En page 5 et 113, des photos de mosaïque de Claire Ruwet.
Merci à Babelio, aux éditions M.E.O. et à Claire Ruwet pour ce joli voyage hors du temps.

Babounette, Babelio




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Eliane, mosaïste, a perdu l’inspiration. Les enfants sont partis, son mari, ferronnier d’art, est plutôt froid. Elle entreprend un voyage à Escasaldra, pour essayer de se ressourcer et de se retrouver.
«
 Plusieurs parties de moi se superposent. Suis-je une femme mosaïque ? Laisser loin les autres Eliane. Flotter. »
L’histoire est somme toute banale, la lassitude des couples, les anciennes passions qui s’éveillent ; le bilan d’une vie… mais pas inintéressante.
« Je suis une femme mosaïque, je passe mon temps à agencer et à coller tous ces petits bouts qui donnent un sens à ma vie. »
Donc, pas beaucoup plus de commentaires sur l’intrigue.
Par contre, je n’ai pas bien saisi l’intérêt de situer cette histoire dans un monde futuriste, multipliant tout du long les termes de « fuseau solaire » pour se déplacer, et surtout le mot « borne », à recharger, qui apparaît toutes les trois pages (…)
Mais on n’en veut pas à l’auteur, on sent la sensibilité, le désir d’écriture, et elle a bien cerné le lien entre désir et création.
Je remercie donc chaleureusement Babelio et les éditions M.E.O. pour cette lecture.

Zabeth55
, Babelio




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Une femme dans la force de l'âge, mère, épouse, artiste en panne d'inspiration. c'est le récit d'Eliane suspendu à ses doutes, ses vieux fantômes, et ce temps qui file entre les doigts que nous allons suivre. Ses enfants partis, elle sent le vide s'emparer d'elle. Elle se pose des questions... Qu'a-t-elle fait de ces années ? Elle a le sentiment que son mari ne l'entend plus, ne la regarde plus. Il ne lui en faut pas plus pour rêver et remonter le fil de son histoire.
Désir, chimère, elle part retrouver son premier amant, celui de sa jeunesse... Pedro l'idylle idéalisé, inachevé, saura t-elle trouver des réponses dans ces retrouvailles ?
J'ai aimé la profondeur de ce roman délicat et intimiste. L'auteur a su faire jaillir à travers les mots le trouble d'Eliane avec tellement de justesse que c'en est presque impudique. le portrait d'une femme unique et morcelée au carrefour de sa vie. Ce moment où l'on se retrouve avec soi-même essentiel si besoin.
L'écriture est simple mais profonde, imagée autour du thème central la mosaïque. On se laisse imprégner avec volupté par les mots et les formes de ce texte, au frontière de la poésie. Un récit délicieusement féminin, mais avant tout humain qui vaut qu'on se penche sur lui.
N'attendez pas pour le découvrir !


 SophieSonge, Babelio

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Je me suis régalée à le lire ce livre : quelle douceur, quelle fraîcheur !
Je pense que tout un chacun peut à un moment ou un autre se retrouver dans ce récit et s'attacher à l'histoire.
Le style ne comporte aucune fioriture inutile et est même amusant avec ce que j'appelle quelques clins d'oeil "surréalistes". (j'ai plus envie, c'est vrai, de parler de surréalisme que d'anticipation - c'est peut-être mon côté peintre qui parle là) .
Franchement, ça fait du bien de lire autre chose que des romans d' écrivains connus mais quelque part trop conventionnels. J'aurais envie de dire : « À quand un prochain? »

fanfanfj, Babelio









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