Écrivain et peintre reconnue en Communauté Française de Belgique et au-delà, auteur de plus de quarante ouvrages de poésie, contes & nouvelles, romans, théâtre, Monique Thomassettie a été l'invitée des Journées Belges de Sarajevo en 2001 ainsi que des prestigieux Sarajevski Dani Poezije (Journées Poétiques de Sarajevo) en 2004. Elle a développé de précieuses amitiés avec des écrivains de Bosnie et de Croatie, qui apprécient sa poésie de nature méditative et spirituelle, intégrée dans l'espace humain et la nature. | ||
Tableau de couverture : © Monique Thomassettie "Le Rocher d'Horeb" | Plein cintre d'arc-en-ciel Poèmes, 2004 (Repris lors de la disparition des Éditions de la Page) ISBN: 2-87432-008-0 13,00 EUR Quelle terre oubliée à l'humilité de son cœur se lèvera des embruns ? Franchira sous un plein cintre d'arc-en-ciel les chutes réunies ? Plein cintre d'arc-en-ciel Aérienne architecture accueillante | |
Ce qu'ils en ont dit L'absolu m'aimante et m'habite
pourrait être le leitmotiv de ce livre où la poète, comme dans
plusieurs ouvrages précédents, suit un chemin spirituel, rejetant les
scories qui alourdissent sa quête et sublimant les richesses de vie
profonde, l'ouverture à un infini qui grandissent l'humain et le
magnifient. La vision est ici poétique mais aussi philosophique : Je refuse le poème passif ou encore Qui ne risque rien est mort. Ces pages procèdent d'un esprit mystique, mais les mots sont porteurs de sensualité : Dieu/je Te perçus de Nuit/Prends-moi dans le Jour.
(L'emploi de majuscules pour certains mots essentiels révèle une part
de la mythologie intime du poète). Avec un vocabulaire simple, Monique
Thomassettie construit un recueil dense, où la méditation et une
certaine aristocratie de pensée trouvent leur place. Guy Beyns, Le Reflet de chez nous Plein cintre d'arc-en-ciel Une plénitude ailée Repliée à la source du philtre de poésie Dans un jour acéré Elle bouillonne D'ovoïdes promesses (p. 57) Deux parties dans ce nouveau recueil de Monique Thomassettie, La source dansante – remonter à ma source/la divine étincelle – et La chute contemplative, où ce poète une fois encore prouve combien inspirée est sa poésie. Éclairante à ce propos, cette chute sur une feuille où s'écrit un poème d'une goutte d'eau alors que le ciel est serein : Le ciel était d'éclaircie et de perle / Poids d'une goutte tombée / sur un fragment de mes écrits d'espoir / Grâce à un Ciel / qui répond aux pensées inquiètes / Ceci m'arriva le 13 janvier 2003 / Le papier m'est devenu relique / Au recto mon âme / au verso mon corps / liés / Rien n'est perdu pour le Ciel / de ce qu'il donne aux poètes/et de ce que reçoit la Terre / qui fleurit. Un tableau de Monique Thornassettie. peintre aussi inspiré que l'est le poète, orne la couverture et de fins dessins à la ligne très sûre accompagnent les poèmes de ce recueil où, d'une créativité méditative, patiemment émergent une philosophie et un savoir de la vie : Dans la clairière se contredisent des philosophes Peu importe Seuls me passionnent leurs yeux S'ouvrant se fermant tour à tour Ils cherchent l'éveil de mon cours France Bastia, Nos Lettres et La Revue Générale Une vision protéiforme L'insaisissable, l'absolu, la mystique, l'oiseau, l'eau, l'arbre, Dieu, la lumière, l'obscur, le questionnement : Monique Thomassettie est dans tous ces mots à la poursuite de ce qui fait notre univers, notre destin dans leur imprenable portée. Elle l'est également dans la multiplicité de ses tableaux symbolistes, vus en songe. Cette artiste est à la tête, aujourd'hui, d'une vingtaine de livres où théâtre, poésie, roman, conte, nouvelle composent depuis 1989 une fresque de réflexion, d'image, de pensée dont la circonférence et le centre sont partout, et dont les axes se retrouvent sous toutes les formes. Ne dites pas de Monique Thomassettie qu'elle a une écriture. Dites plutôt qu'elle a une vision protéiforme de notre aventure humaine et cosmique la plus cachée. Celle qui affleure dans les légendes, mémoires du monde. Qui s'interroge aussi dans les philosophies. Dans quelles circonstances avez- vous commencé à écrire ? J'avais douze ans. Marabout avait lancé un concours d'écriture théâtre pour les jeunes de 14 à 18 ans. J'ai obtenu, hors concours, une mention honorable pour l'originalité de mon « Marchand d'ombres chinoises ». Je crois que j'étais déjà «habitée» par la part insaisissable de la vie. C'est alors que j'ai commencé à m'intéresser aux « vrais » livres, comme « Les Hauts de Hurlevent ». Plus tard, « L'Idiot » de Dostoïevski, « La Divine Comédie » de Dante, et Proust ont été les grands révélateurs qui ont marqué ma vie. Vos deux derniers livres viennent de paraître : un conte, « La Source d'Incandescence », et un recueil de poèmes, « Plein cintre d'arc-en-ciel ». En couverture, deux tableaux dont vous êtes l'auteur : « Les Visiteurs du soir » pour le conte (formes dressées sur une eau immobile dans un écrin de nuages), et « Le Rocher d'Horeb » (cascade dévalant une montagne mystique avec l'âme solaire qui la verse). Dans ce recueil, vous dites : « Ne cloisonnez pas le rêve et l'esprit : ils sont lumière ! » Peut-être est-ce pour cela que j'ai ajouté des dessins, simples traits comme en écriture automatique qui, achevés, me « révèlent » ce que je voulais exprimer. Je crois à la « puissance de l'image », comme le dit un titre de René Huyghe. Mais ce doit être une image vécue qui correspond à un cheminement intérieur. Est-ce à cause de certains ancêtres qui faisaient des vitraux ? Comme certains de mes tableaux se projettent dans le symbolisme des images, l'écriture, la peinture, le dessin constituent pour moi un même travail introspectif de créativité. Êtes-vous sûre d'être toujours comprise du lecteur en vos cheminements intérieurs ? Dans un conte, il y a une histoire qui me permet de développer mes pensées, de tenter de les partager. Mais que veut dire réellement « partager » ? Et à qui ? Et que faut-il partager ? Tout devient labyrinthique. Suis-je ésotérique ? Pas tant que ça ! Dans mes poèmes, entre mysticisme et philosophie, je crois suivre les « 4 fonctions » de Jung : pensée, sensation, sentiment, intuition. « La Source raphaëlle » qui paraîtra à l'automne, chez le même éditeur, sera un récit autour de la mort de mon père. Mais un récit de vie. © La Libre Belgique 2004. Luc Norin, La Libre Belgique, interview à l'occasion de la "rentrée littéraire" 2004. | ||
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