Luc Baba est l'auteur d’une douzaine de romans (dont « La cage aux cris », prix Pages d’Or, et « If », finaliste du Prix des cinq continents ; il a aussi été à trois reprises finaliste du Prix de la Jeune Critique). Il est également l'auteur de nouvelles, d'ouvrages pour la jeunesse et d’œuvres pour le théâtre. Il est encore enseignant, comédien (plus de 20 rôles à son actif), metteur en scène, slammeur, chanteur… | ||
"Tango du Nord de l'Âme" a obtenu le Prix DELABY-MOURMEAUX 2014 | ||
Œuvre de couverture : © Béatrice Billen "Fruit de l'arbre naïf" | Tango du Nord de l'Âme Poésie, 2012 96 pages ISBN 978-2-930333-45-8 14 EUR Bien
qu'ayant toujours écrit de la poésie, Luc Baba refusait jusqu'ici de la
publier, préférant la réserver à l'oralité (sa réputation dans ce
domaine l'a fait inviter à plusieurs festivals, dont les Biennales de
la Poésie 2010 et le Festival de Poésie Wallonie-Bruxelles à Namur en
2011). Le présent recueil comble donc cette lacune. On peut dire
de « Tango du Nord de l'âme » qu'il s'agit d'une poésie
noire, comme il est des films noirs. Elle met en scène « l'homme
du trottoir », sans nom, sans visage, résurgence des peurs
enfantines dans les angoisses et les interrogations de l'adulte. Le
complètent « 30 vilains petits poèmes », sélectionnés par
l'auteur parmi ceux qu'il lance régulièrement sur le net, et qui
suscitent de nombreuses réactions de lecteurs. | |
6,99 EUR |
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EXTRAIT Grondait l’avenue sous l’homme des trottoirs Quand il s’étirait Des cris mûrs tombaient de sa peau Et les enfants marchaient dessus Sans les voir Sans comprendre Ils allaient peur au ventre * Frappant les murs contre ses poings Dans le soir en porte d’acier Il écrit L’histoire des hommes Qui le lui pardonnera ? * Il y avait un trottoir à bascule Sous l’homme de l’avenue Dans le caniveau du pain mort Pour un poète Cheval des sens Ou rat des mots Le vent seul mangeait dans la seule main nue | ||
CE QU'ILS EN ONT DIT Les petites musiques de Luc Baba Luc Baba, né en 1970, n'est plus un auteur débutant. Connu sur la scène slam liégeoise, il a publié en outre 11 romans ou textes en prose, notamment aux éditions L. Wilquin. L'eau claire de la lune a été finaliste du Prix Indications de la Jeune Critique tandis que La petite école Ste Rouge a été nominé dans les finalistes du Prix des Cinq Continents. Il s'est également investi dans le domaine de l'écriture dramatique, dans celui de la nouvelle, de la mise en scène, de la performance d'acteur et figurait dans l'anthologie de la Poésie française de Belgique : poètes nés après 1968, réalisée par Yves Namur. « Petit tango du nord de l'âme, et 30 vilains petits poèmes » est son premier recueil de poèmes édité : l'auteur refusait jusqu'ici d'en donner une version imprimée, préférant réserver ses textes pour la scène et les performances à haute voix, où son style spontané, enthousisate et communicatif fait merveille. Le livre, composé de deux séries d'écritures, comporte un peu plus de 90 poèmes parfaitement originaux, qui possèdent un ton mi-surréaliste mi-existentialiste, avec une maîtrise de l'expression et d'un style propre évitant le délayage, l'approximation, l'abus d'images convenues et d'adjectifs qualificatifs. Au contraire, autour d'un personnage rêveur, clownesque et souffrant du réel et de la cruauté de la vie, du désamour et de l'oubli de l'enfance, portrait du poète lui-même, s'ordonnent une unité de lieu (la rue, le trottoir, la ville), de temps (entre présent et passé, le poète va et vient entre la réalité douloureuse et le temps de l'enfance comme un funambule sur son fil, mais le jeu s'inscrit aussi dans la conjugaison qui va et vient de l'indicatif présent à l'imparfait) et d'action (une déambulation). Poésie sensible, aux images personnelles, aux raccourcis d'écriture efficaces comme aux rappels qui rendent ce blues poétique cohérent : Loin du trottoir pavé d'enfers La mer Héberge des oiseaux plaintifs Aux ailes closes, au regard clos Les poissons du ciel ont le rire d'Icare Et sur la terre : Boîte à diable et jeunes pieds nus Le trottoir M'indiffère Quand on n'y chante plus Eric BROGNIET, Maison de la Poésie de Namur * En quatrième de couverture, l’éditeur de ce recueil nous avertit : auteur d’une dizaine de romans, le tout juste quadragénaire Luc Baba (qui écrit et vit à Liège) refusait jusqu’ici de publier ses poèmes. Voici donc, de la part de l’auteur, modeste comme de celle de l’éditeur, curieux, une attitude rare qui vaut d’être soulignée ! De plus, la poésie de Luc Barba a le mérite, tout aussi rare, de ne ressembler à aucune autre et de ne véhiculer ni les poncifs ni les académismes, même ceux de l’avant-garde. Sa parole est vraie, fragile, blessée, et riche de ce qu’on pourrait appeler un « humour nostalgique » qui, sous des airs faussement simples, évoque la difficulté d’exister et de vivre de vrais rapports humains, même dans l’espace amoureux : « Viens ! Je t’ offre un carnet de fleurs froides On se marie demain La corde sèche au fil à lyncher » J’ajouterai, pour finir, que Baba est un adepte, avec naturel, du lointain proximal, c’est-à-dire qu’il élit en permanence ces images inattendues, surprenantes dont Reverdy disait qu’elles devaient être « à la fois lointaines et justes ». « L’encre est d’hier Le dernier verre est un roman J’écris pour vieillir vite Oublier ta peau de mots doux Petit poème au bord de l’eau. » Merci à Luc Baba, de nous faire goûter, comme de fragiles blessures, ces « impromptus », qui ont la grâce des gymnopédies d’un Éric Satie de la poésie. Jean-Luc WAUTHIER, Revue Texture (en ligne). * Des
poèmes denses et écrits sur et au pourtour de la ville, chantée, dans
ses replis, ses creux, ses larmes, ses pas, qu'un vrai poète anime en
beautés renouvelées d'images qui donnent sens et voie. De qui parler si ce n'est d'un passant dérisoire? Quelqu'un qui n'aurait d'autre passé qu'un « sang doux d'un pitre », flairant « au chandail noir des oiseaux/ ...une injure de Dieu » ? La beauté naît de quelques vers où l'art est de changer l'habituel comme changer « l'air en vin ». Les métaphores sont drues, coupantes : « Le rire Est son fauteuil roulant ». C'est un univers de créneaux pauvres, où « le soir en porte d'acier » ne porte guère « L'homme du trottoir », ce pauvre passant « sourd Aux fenêtres de sa conscience ». Cet « homme d'en bas », jacklondonien en diable (cf. People of the abyss), n'a ni futur ni visage, bien à l'image des dévoyés d'aujourd'hui, sans ressources, laissés-pour-mécomptes. Une lucidité jusqu'à la lie le décrit dans « un bal musqué des hommes sans tain », tellement transparents qu'on les traverse sans les voir, sans place, sans rien. Philippe LEUCKX, Bleu d'encre. * Sous un air de « ne pas y toucher », Luc Baba s'affiche à certains moments comme un authentique poseur de bombes. Son Tango du nord de l'âme apparaît comme un double mouvement, particulièrement subtil, qui force une partie du discours à ne pas ressembler à l'autre, qui se dissocie du propos récent et part en vrille on ne sait trop pourquoi ni comment : Une dame lui a dit : « Monsieur, aidez-moi » Pour un mouchoir II a dit : « Madame, au secours » Au rendez-vous de son naufrage Toutes les femmes sont en retard. Voilà
l'une des petites fables qui piétinent la « moralité » ou qui
l'éventent sans autre forme de procès. Tel est le monde absurde
– non sans tendresse – de Luc Baba, une sorte de Paul Colinet
revisité par Folloni. Le lecteur attentif et amusé (peut-être par sa
propre légèreté d'être), regarde s'envoler les bulles de lui-même comme
une vignette de bande dessinée. Rien n'est sérieux mais tout est
irrémédiable dans un texte sautillant, parfaitement maîtrisé et qui
rappelle à ceux qui l'auraient oublié que nous posons les pieds dans la
révolution surréaliste, même – et surtout – si nous cherchons du sens à nos marches forcées ! Tu sais les flaques d'eau N'ont pas de marée haute Une marée basse échouée contre un mur L'homme de l'avenue regarde la dérive D'une peau De mandarine Car c'est Noël déjà Luc
Baba, soucieux de l'éphémère, du dérisoire et de l'absurde, ne manque
certainement pas son rendez-vous avec la poésie. Il est ponctuel et
fidèle à lui-même. Ses coups de griffes nous font de jolies taches sur
la peau et il mérite bien plus qu'une attention distraite ou une
lecture aseptisée ! Je mange La croûte noire Du pain des noces Et cette confiture d'adieu Le NON-DIT * Le 19 mai 2012, présentation par Lucien Noullez au Grenier Jane Tony * Luc Baba (…) a tout fait déjà dans sa jeune vie : romancier, comédien, dramaturge, metteur en scène, chanteur et même slammeur, ce type de performance qui ne m'a convaincu que depuis quelques jours, pour en avoir enfin entendu de qualité. Tango du Nord de l'Âme, accompagné de 30 vilains petits poèmes, c'est une écriture brève, percutante, je dirais volontiers une écriture orale. Le comédien réapparaît dans ces presque aphorismes et la lecture du recueil impose la haute voix ! (…) J'en veux encore, de ces vilains poèmes. Mon plaisir ajoutera quelques bonnes années à ma déjà longue vie. Il y a dans ce premier recueil de poèmes après tous les autres genres déjà publiés cet humour très oral, bien plus que de la fantaisie, qui fait autant pour l'écriture que pour la scène ti enchante le "parleur" que j'ai toujours été. À défaut d'aller voir Baba, je souhaite le lire. Beaucoup ! Paul VAN MELLE, Inédit nouveau | ||
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